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Pour la troisième année, nous nous sommes présentés au départ de cette belle rando dans l'Aube, à la limite du département de la Côte d'Or. RDV à 5 h 45 à Chailly, 2 h 00 de route, et nous voici arrivés après un peu de tourisme : Didier, Dominique, Daniel, Eric, Olivier, Gérard, Pascal et son pote et pilote de tandem Eric, et votre serviteur.

Nous prenons le départ à 8 h 15 bien tassés, prêts à en découdre et essayer de terrasser les 80 km, sur lesquels nous avons butté ces deux dernières années (seulement 60 à 70 km). Dès le départ, histoire de nous donner du moral, nous sommes dépassés par Jean-Paul STEPHAN (j'espère que je n'ai pas égratigné son nom), qui portait un magnifique maillot bleu blanc rouge. Il est venu aux Cadoles car il n'a pas une grande forme en ce moment et il a besoin de récupérer, donc il s'aligne sur le 80. Non mais c'est pas possible, exactement comme nous, nous sommes venus pour nous reposer...

Inutile de vous dire que, même s'il s'échauffait, nous n'avons pas vu longtemps les couleurs de son maillot, dès la première bosse à la sortie du village... En fait, il a bénéficié d'un fort vent de dos, lequel a changé de côté aussitôt après son passage, et de ce fait, nous avons du subir le vent de face dans la grimpette. Rien ne nous fut épargné, même les éléments se sont ligués contre nous.

Passée cette anecdote, le circuit était magnifique, comme d'habitude, nous en avons bavé, comme d'habitude, il y a eu quelques chutes bénignes, comme d'habitude, et quelques pépins, comme d'habitude. A se demander ce que nous étions venus faire si loin de la Brie. Et bien du VTT, pardi, et du vrai. Des singles tracks superbes, des passages très cassants, des descentes magnifiques, des bosses extraordinaires (j'ai relevé à un moment une côte à 29 % sur le vélo), dont un certain nombre que même les meilleurs ont passé à pieds. A noter, ces singles qui nous manquent tant par chez nous, et dont personnellement je rafole (la technique permet de pallier le déficit de puissance), nous en avons eu en quantité, tant et si bien que certains en avaient même un peu marre sur la fin. Pas moi ! Pour vous dire à quel point c'était technique, au bout de 3 h 00 de roulage (certes avec la perte de temps due à une crevaison), nous n'avions fait que 30 km !

Nous n'avons pas roulé très longtemps avec Pascal et Eric (celui du tandem), je crois qu'ils avaient un rendez-vous qui les attendait à la voiture, du coup nous les avons généreusement laissé partir en attendant Gégé. Celui-ci s'est rabattu autour du 20° kilomètre sur le circuit de 60 ; quant à nous, les 6 restants, nous devions essayer de nous accrocher cette année pour réaliser l'exploit de boucler le grand tour.

Cette année, nous avions l'avantage d'avoir des niveaux assez similaires, les plus forts d'entre nous (plutôt d'entre eux d'ailleurs) n'étant pas au mieux de leur forme. Cela nous a permis de faire le circuit ensemble. Les moments difficiles n'ont pas eu raison de notre bonne humeur, et de la solidarité au sein du groupe de 6 coureurs. Les meilleurs attendaient toujours les plus faibles, ceux de devant s'arrêtant régulièrement ou ralentissant jusqu'à la jonction, y compris en cas de panne. Et comme ce fut en gros chacun son tour d'avoir un moment de faiblesse, cela vous laisse imaginer l'ambiance de cette épreuve. Enfin, quand je dis chacun son tour, presque. Il en est un, en effet, qui nous a encore littéralement scotchés, au propre comme au figuré, c'est notre ami D. Je le sais très modeste, je me contenterai donc de son initiale. A aucun moment il n'a faibli, il a même fait de belles échappées seul devant, les autres ramant comme des diables pour tenter de le récupérer.  Pour tenter seulement. Eric nous a d'ailleurs raconté une anecdote. Alors même qu'il n'est (et de loin) pas le plus mauvais dans les bosses, il était pratiquement en train d'exploser dans l'une d'elles, lorsqu'il s'est fait passer, en douceur mais également sans aucune hésitation, par Monsieur D. qui, comme à son habitude, ne donnait pas l'impression de forcer. Ce n'était certainement qu'une impression, n'empêche, chapeau. Pour ceux qui ne connaissent pas les Cadoles, venez y un jour, vous comprendrez la difficulté.

A part ça, les ravitos étaient bien organisés, suffisants en nombre et suffisamment rapprochés, nous les avons tous testés... et appréciés ! Nous avons même croisé quelques jolies demoiselles dans les bois, assez peu vêtues, mais malheureusement uniquement sous forme de photos... Certainement pour nous redonner le moral.

Et nous avons vaincu l'épreuve, nous avons pour la première fois fait les 80 km (précisément 76.45 km pour 1 511 m de dénivelée au GPS). Enfin, pour être plus précis, sur le groupe de 6, seuls deux (Didier et moi, tant pis pour les autres qui ont voulu couper un passage d'1.5 km après le dernier ravito) l'ont totalement bouclé. Et bien croyez-moi si vous voulez, nous en avons bavé, mais le fait de vaincre cette épreuve ça fait du bien sous le chapeau !

Chapeau également à Pascal et Eric qui sont arrivés 1 h 1/4 avant nous (à notre décharge, nous avons du attendre largement 20 minutes en raison d'une panne, et nous avons pris soin de faire tous les ravitaillements et de faire honneur à ce qui nous était servi, uniquement par correction), à Gégé qui comme à son habitude a serré les dents mais a vaincu les difficultés (en plus en solo, ce n'est que plus méritoire).

On remet ça l'année prochaine ?