Les forums de l'ACPB

Bonjour à tous,

Cette année JP Teillard Travel et Costa Croisières nous ont concocté un séjour itinérant entre le Puy en Velay et Moutiers Sainte Marie avec entre autres le plateau Ardéchois, les gorges de l' Ardèche, les gorges de la Nesque, le plateau de Valensole, les gorges du Verdon et je garde le meilleur pour la fin le Ventoux, 640 km et 12000m de dénivelé.
Plusieurs nouveautés cette année et non des moindres, 3 nouveaux et nouvelle : Jean Pierre Parisot, Yves Thierry et ma femme Béatrice.
Nous nous retrouvons donc le samedi 14 mai chez Daniel aux aurores pour le départ vers la première étape : Le Monastiers sur Gazeille, une première épreuve pour notre président qui a bien du mal à garder les yeux ouverts.
Après un voyage paisible, nous prenons possession de notre gîte d'étape où nous partagerons un dîner et un petit déjeuner avec les propriétaires très accueillants.
Dimanche matin, le ciel est plombé, quelques lucarnes de bleu, bof bof... Ce qui est moins réjouissant c'est le vent froid du nord avec une température de 5°, la matinée promet d'être frisquette.
Nous voila donc tous partis pour affronter cette première étape de 142 km et 1900m de dénivelé qui s'achève à Vagnas à côté de Vallon Pont d'Arc. Au volant des voitures nos serviteurs Béatrice et JP Teillard et sur les vélos donc Didier Faverolle, Gérard Barbier, Daniel Soares, JP Parisot, Yves Thierry, Olivier Mougenot et moi même. Et c'est parti, à peine une dizaine de km effectuée que les premières bosses se dressent, nous allons grimer sur les monts d'Ardèche et ce pendant environ 80 km selon le road book, montées et descentes s'enchainent dans un paysage somptueux.
Le groupe reste groupé et joyeux à part dans les montées où chacun progresse selon son rythme, d'ailleurs nous décrirons suite au visionnage d'une vidéo que Didier s'est permis hors notre champ de vision de faire le "kéké" sur l'une de ces montées. Nous avions coupé notre effort et Didier lui a continué le sien et sur la ligne qui matérialise le col, tel un empereur romain, il a levé les bras et a lancé à JP Teillard " Veni, Vedi, Vici", je peux vous certifier que Olivier et moi n'allions pas le laisser recommencer son cirque avec un marquage au cuissard sévère.
Je reprends le fil, notre road book nous indiquait qu'après le col de Meyrand, environ 80 km, nous en avions fini des grosses difficultés et donc nous choisissons de faire la pause pique nique au soleil et surtout à l'abri du vent.
Une fois les ventres bien remplis, place à un profil descendant le long des gorges de la Baume, la végétation a changé et va encore changer après Joyeuse, place à la rocaille et à l'aridité. Nous nous rapprochons du terme de l'étape en longeant le village de Labeaume si cher à JFL, puis les gorges de l'Ardèche au niveau de Sampzon.
Le groupe finit en roue libre cette journée dans la bonne humeur comme toujours et nous nous installons au camping de Vagnas.
Pour moi c'est une première de dormir dans une tente, un resto à Vallon Pont d'Arc afin de refaire les niveaux et vite au dodo, avec Olivier qui ronchonne, passé 21h30 c'est toujours comme ça.... les chiffres 142 km 1900 m de dénivelé, 5h38 d'effort pour 25,2 km/h de moyenne.

Deuxième étape : Vagnas - Gigondas 95 km.
Le vent encore mais aussi le soleil et une température déjà agréable au petit déjeuner.
Hors sujet, je tiens à présenter mes excuses "sincères" auprès du propriétaire de la caravane mitoyenne à nos tentes, Olivier pour une raison inexplicable a fait caca dans l'évier et comme cela n'était pas suffisant, il a dégonflé les pneus. Quand je vois le comportement d'Olivier et de Didier, cela me fait peur de vieillir.
Départ tranquille , Vallon Pont d'Arc, à droite la route des gorges et nous tombons sur le célèbre pont d'Arc, arrêt photos obligatoire. Le road book nous indiquait une bonne patate juste ensuite, que JFL avait qualifiée de "pas grand chose pour des cadors comme vous", or cette première escalade sérieuse a piqué les mollets surtout avec un pied exposé vent de face. En haut un panorama sublime sur les gorges et un à un les gars arrivent, certaines facile (Didier et Daniel) d'autres surprenant (Yves) plus difficile pour Olivier, Gérard et le vaillant JP Parisot.
Le reste des gorges ne sera qu'une succession de toboggans usants avec la première apparition sous nos yeux du géant de Provence. Quelques erreurs de braquet pour Gégé et JP qui s'obstine à garder la plaque alors que la sagesse te conseille de franchir en souplesse la répétition de petites bosses, sur une semaine les efforts inutiles se paieront à un moment.
A la sortie des gorges, un très beau village perché, Aiguèze, en surplomb de l'Ardèche que nous traversons pour nous diriger vers Pont St Esprit où nous franchissons le Rhône avec un vent de 3/4 défavorable très violent. Une nouvelle bosse explose notre groupe, la langue est pendante et le ventre crie famine, arrêt pique nique diététique sur le bord d'une vigne toujours sous le regard du "chauve".
S'il n'avait pas resté 25 bornes certains auraient bien piqué un petit roupillon. L'arrivée sur Gigondas se fera de manière un peu sportive avec le vent, un coup de côté donc éventail où dans le dos et là c'est plus facile.
Notre gîte pour les deux prochaines nuits se trouve au pied des Dentelles de Montmirail.
Nous passerons la soirée à Vaison la Romaine dans une pizzeria juste à côté du pont romain avec les souvenirs douloureux qui habitent ce lieu.
Les chiffres 95 km, 1150 m de dénivelé et 25,1 km/h de moyenne.
Bonne nuit, demain le Ventoux.

Troisième étape : Gigondas - Gigondas
La voilà la journée que tous les gars attendaient, la montée du mont Ventoux par Bédoin, seul Yves l'a déjà affrontée, Daniel a lui aussi franchi le Ventoux lors de la cyclosportive "La Tristan Mouric" mais c'était par Malaucène.
Ciel azur, le vent est tombé et face à face le team ACPB représenté par JP Parisot, Daniel et Yves, de l'autre côté le team Alta Badia avec comme leader Didier "Fausto", Olivier et moi, jouant seul Gégé une sorte de hors catégorie.
Départ de Gigondas par une erreur de parcours sans grande conséquence remis sur le bon chemin, nous traversons les beaux villages de Vacqueras, Beaumes de Venise puis nous arrivons à Bédoin, une pause photos sur un rond-point avec le "Chauve" en second plan.
Je ne sais pas pour les copains, mais pour moi cela va être un grand moment car je considère qu'il y a trois monuments en terme de col en France : le Galibier, le Tourmalet et le Ventoux, et en ce jour j'allais glisser dans ma besace le seul qui me manquait.
Passage du point zéro à Bédouin, c'est parti pour 21,5 km à 7,5% de moyenne et 1609m de dénivelé, dès les premières rampes certes modestes puisque les six premiers km ne sont qu'un bon faut plat pas bien méchant, le team Alta Badia bien groupé n'a déjà presque plus d'adversité, l'ACPB est en voie de désintégration....(j'exagère un peu) arrive rapidement. Nous arrivons au virage de Saint Estève où commencent réellement les choses sérieuses, désolé pour ceux qui étaient déjà dans le dur depuis le début. Mais à partir de cet instant ce sera chacun pour soi, un peu plus de 9km à 9,5% jusqu'au chalet Reynard sur une belle route dans une forêt de résineux avec les odeurs de pins, ça c'est pour le côté bucolique car la pente est rude et surtout monotone, seul une courbe en 9km c'est limite chiant.
Enfin le chalet Reynard, le paysage s'ouvre, tu vois le sommet, tu vois les plaines aux alentours du mont et la végétation s'efface totalement pour ne rien laisser d'autre que la caillasse blanche. Dernière partie de cette montée, un peu plus de 6km à 7,8%, nous avons beaucoup de chance ce jour, il n'y a quasiment pas de vent, or pour les gars qui l'ont déjà dompté, cette portion peut se révéler encore plus terrible que la précédente. J'en profite pour baisser une dent ou deux pour progresser moins en vélocité mais plus rapidement.
La route épouse les plis que le vent a modelé au fil du temps et le sommet se rapproche mais à 1km du terme, la pente se raidit de nouveau, cela devient dur, le coup de pédale devient lourd et enfin le dernier virage, un dernier coup de rein pour prendre l'intérieur sur la partie la plus dure et la ligne qui apparait, ça y est, c'est fini, une drôle de montée, rien à voir avec les cols alpins et pyrénéens.
Je me poste au pied du panneau "Mont Ventoux 1909m" tel un Napoléon (pour la taille), de là je surplombe le dernier kilomètre où je vois arriver les copains les uns après les autres.
Dans l'ordre, Daniel assez éprouvé suivi de près par un étonnant et fringuant Yves, quelques minutes plus tard Didier "Fausto" qui malgré sa position très relevée sur son vélo, loupera le dernier virage pour s'engouffrer sur la voie du parking..... et souriant comme toujours. Olivier se pointe mais il ne rigole pas, le dos le fait souffrir, Jean Pierre également en souffrance pour la même raison en finit, c'est une belle victoire sur le sort, sans doute celui de nous tous qui avait le plus de volonté et aussi sa première expérience de la haute montagne.
Et enfin Gégé qui finit sous les vivats d'une foule en délire.....
Photos de groupe et observation du panorama qui s'offre à 360°, la vallée du Rhône, les Alpes, le Massif Central, etc, etc..... Dommage que JFL n'ait pas pu se joindre à nous, à 24 Heures près . Sur la montée Alta Badia écrase ....l'ACPB d'un point.
Un début de descente plus que frisquet en direction de Malaucène par l'autre versant intéressant du mont.
Passé le village de Malaucène , une nouvelle grimpette dont Daniel se souvient bien car elle était sur le parcours final de la cyclosportive "La  Tristan Mouric" à laquelle il avait participé avec Dominique Boulet il y a quelques années.
Nous pensions que c'était la dernière de la journée, mais une erreur sur le road book nous envoie dans un cul de sac face aux Dentelles de Montmirail, non sans avoir franchi encore une bosse. Olivier en a ras le bol et à quoi tu vois qu'il en a marre, il pédale avec la tête qui bouge dans tous les sens, en plus des douleurs lombaires.
Revenu sur la bonne route, juste après Beaumes de Venise , la fringale vient s'abattre sur moi, par solidarité JP me sera d'une grande aide pour finir. Un repas pris après 15h, un apéro champagne à 19h et un repas dans la foulée concocté par olivier, Béatrice... un riz cantonnais exquis, merci aux cuisiniers.
Les chiffres 100km, 2550m de dénivelé 5h03 et 20km/h.
Des photographes pro nous ont shootés : griffephotos.com et sport-photo.fr Le Ventoux 17 mai 2016 11h30.

Quatrième étape : Gigondas - Forcalquier
Nous sommes déjà au milieu de notre semaine et la fatigue commence à peser sur les organismes et la route qui doit nous mener à Forcalquier est longue de 118km et 15OOm de dénivelé.
Avec le souvenir des Pyrénées, la prudence me conseille d'aborder cette quatrième journée avec justesse, c'est à dire plutôt moins que plus, bon on verra plus loin, que tout le monde ne partageait pas ce point de vue, c'est pas grave, chacun s'exprime sur la route en fonction de son envie du moment et du plaisir qu'il en retire.
Nous quittons Gigondas sous le soleil et encore du vent, ce départ rapide selon J Pierre et tranquille selon Olivier et moi où nous réempruntrons le même tracé que la veille, sauf qu'aujourd'hui nous allons contourner le Ventoux par le sud en s'engouffrant dans les gorges de la Nesque mais avant, Didier refait parler de lui dans une bosse, toujours aussi joueur le cadet.
A l'entame des gorges, Gégé en délicatesse avec un genou nous quitte pour se préserver et finir le trajet en voiture en nous encourageant.
Les gorges de la Nesque, sans doute un endroit magnifique, d'une longueur de 20km sur une belle route en faux plat quasiment tout du long, ont été avalées à la vitesse d'un TGV Portugais.
La motrice aux couleurs du "Costa Croisières" filant un train beaucoup trop soutenu pour certains wagons, donc pour éviter un déraillement de l'ensemble, deux wagons décident de décrocher JP et moi, et cela m'arrange car mon désir de me préserver prédomine.
A charge de revanche m'avait dit JP la veille suite à ma fringale et bien je vais rester avec lui et l'accompagner, j'ignore si cela lui a été utile mais au moins il n'est pas resté seul.
Bon les gorges devaient être jolies, car elles sont déjà derrière nous et  nous arrivons à Sault, ville connue pour être la troisième voie d'accès au Ventoux (la plus facile), étant à mi-chemin , nous en profitons pour notre arrêt diététique off course. La remise en route va s'avérer délicate pour bon nombre d'entre nous. La route nous offre encore un profil ascendant sur une vingtaine de km le long du plateau d'Albion, ancien site militaire de la dissuasion française avec les missiles balistiques sol sol.
C'est sans doute le souvenir de cette dissuasion qui oblige Olivier à déguerpir le plus vite possible de ce secteur, voilà qu'après Daniel un autre se rappelle à lui-même ses plus belles années, et les gars "c'était avant".
Ca y est la route finit par s'incliner enfin, plus beaucoup de difficulté jusqu'à Forcalquier.
A noter qu'un village en l'honneur du passage d'Olivier va organiser une fête du fromage, mais sans doute un problème de com entre eux," grincheux" ne pourra être présent à cette évènement de réputation mondiale.
Notre hébergement se trouve à quelques km de la ville au milieu de la pampa et ce sera dans un centre équestre avec comme gérant un descendant lointain de Buffalo Bill et si ce lieu n'a rien de sexy notre convivialité commune va rendre le site  bien plus sympa.
Les chiffres : 118km, 1500m de dénivelé 4h46 de vélo et 25 km/h de moyenne.

Cinquième étape : Forcalquier - Moutiers Sainte Marie.
Etape courte et raisonnable en raison d'une modification du lieu d'hébergement, si nous n'avions pas eu la possibilité de loger dans un camping à Moutiers, je garantie qu'avec le tracé initial, aucun d'entre nous n'aurait fini cette liaison et sans doute que la boucle du lendemain en aurait été affectée également.
Nous quittons le campement de Buffalo Bill sous le soleil qui va être généreux mais aussi un mistral du nord qui lui aussi va être très généreux. Ces 70km débutent tranquillement, route descendante avec le vent nous permettant de nous affranchir des 15 premiers km et de franchir la Durance en fredonnant Yves et moi la célèbre chanson de Nino Ferrer "Le Sud".
L'ensemble du groupe semble raisonnable en ce jour, nous pensons à la dernière journée qui elle va être coriace, alors aujourd'hui piano piano.
Une longue montée boisée nous fait grimper sur le plateau de Valensole, c'est majestueux tous ces champs de lavande pas encore fleuris où l'imagination nous transporte quelques semaines au milieu d'un océan de senteurs exquises et d'un bleu violacé, les champs de coquelicots en fleurs et la géographie vallonnée me rappelle les paysages de la Toscane, la chanson de Nino bourdonne dans ma tête.
A Valensole quelques uns en profitent pour faire des emplettes de produits locaux pendant que les autres se reposent au soleil sur une place.
Un peu de repos pour aborder la fin de l'étape et rejoindre Riez sur une très belle route toboggan puis de s'affranchir de la deuxième côte et de se retrouver en surplomb du lac de Sainte Croix et sa couleur turquoise, les décors de carte postale s'enchaînent les uns après les autres en ce jour.
Les quinze derniers KM vont nous rappeler à la terrible condition d'un cycliste quand les conditions défavorables se présentent devant lui. Nous sommes sur un plateau dénué d'abris à longer le lac avec un mistral violent qui nous prend de côté, la route n'étant pas bien large, le groupe se scinde en deux. Daniel en fusion s'occupe seul d'abriter les copains et moi derrière ayant été expulsé faute de m'être abrité récupère Gégé pour l'aider à progresser et c'est bien le terme qui convient. Le compteur dépasse péniblement 21;22 km/h et lors d'une légère courbe, nous nous retrouvons face au vent et l'unité de l'ACPB vole en éclats. Daniel à qui tu demandes de ralentir devient comme le réacteur nucléaire de Tchernobyl, incontrôlable, il fait le contraire de ce que tu lui demandes, le résultat est immédiat l'ACPB se transforme en armée mexicaine avec que des généraux, l'anarchie quoi! Heureusement cet épisode ne dure pas trop longtemps et nous arrivons enfin à Moutiers Sainte Marie, mais il restera dans les mémoires comme le moment le plus délicat de notre semaine, une portion insignifiante de 13km comme quoi.
Nous allons loger dans des mobile-home aux abords de la ville.
Etape courte, donc du temps pour la balade l'après-midi, nous allons à l'entrée des gorges du Verdon sur le pont du Galetas puis nous allons nous promener au village de Sainte Croix du Verdon. Daniel nous prépare un petit cochon pour l'apéro et Béatrice nous préparera un big plat de spaghettis sauce bolognaise et la journée se clôture paisiblement.
Les chiffres 74km (emplettes de Valensole) 1080m de dénivelé, 3h10 et 23,2km/h de moyenne

Sixième étape : Moutiers Sainte Marie - Moutiers Sainte Marie

La dernière étape de notre périple se présente devant nous, la boucle des gorges du Verdon, à mes yeux la plus jolie étape de la semaine devant les gorges de l'Ardèche et ensuite il y a eu tellement de beaux endroits et de belles choses que c'est difficile d'établir un classement.
La chance continue de nous sourire, c'est un peu comme ça depuis le début de la semaine, le ciel est azur, de la chaleur et surtout le vent est tombé, nada plus rien.
Et c'est tant mieux car la journée promet d'être difficile, environ 110km et 2500m de dénivelé où l'on va compter les km de plat sur les doigts d'une seule main. Pas d'alternative c'est ascendant ou descendant, choisis ton camp camarade.
Nous nous élançons en direction d'Aiguines par le pont du Galetas, le groupe progresse sur une pente relativement douce qui rappelle aux habitués de La Londe, les cols qui leurs sont familiers, comme le pas du Cerf ou Babaou, d'ailleurs nous sommes à cet endroit sur le département du Var.
La traversée d'Aiguines se fait tranquillement en profitant de son balcon sur le lac de Sainte Croix et la vue sur les sommets enneigés des Alpes et toujours le Ventoux.
Les choses sérieuses commencent à la sortie de la commune, la pente devient rude pour pénétrer dans les gorges, 5km d'une route alternant bois et flanc de falaise avec de nombreux panoramas pour profiter du spectacle. A part Gégé qui est semble t-il dans une journée moyenne, les autres ne semblent pas trop souffrir, Didier facile, Yves toujours étonnant, JP qui gère, Olivier qui lève la tête c'est bon signe, Daniel élégant et moi aujourd'hui c'est de la balade.
Au terme de ce premier obstacle nous voilà au point culminant de la corniche sublime, c'est la bascule vers le pont de l'Artuby mais la route ne fait pas que descendre parfois ça remonte mais c'est gentil.
Arrêt au pont pour apprécier l'endroit où l'été on peut faire du saut à l'élastique, impressionnant.
Nous nous dirigeons vers Trigance avec une portion ascendante, route en balcon sur le canyon avec un tunnel taillé dans la falaise, malgré la beauté du site, Gégé n'a pas réussi à se refaire la "cerise", l'élastique s'est tendu avec le reste du groupe.
Une bien belle descente sur Trigance pour reprendre la route de Castellane et enfin c'est la pause pique-nique au bord du Verdon.
Nous ne sommes qu'à mi-chemin et cette deuxième partie s'avère coriace, dans un premier temps nous épousons les tourments du Verdon, la pente est douce, puis une partie boisée avec vent de face et nous arrivons à l'intersection de la route de la Palud sur Verdon et la boucle du belvédère de la Maline.
Géré est à bout, il prendra la sage décision de zapper cette boucle et de rentrer au camping directement.
C'est reparti pour plusieurs km à + 10%, heureusement quelques arrêts aux panoramas nous permettent de contempler le canyon et le vol majestueux des vautours, des vrais parce que les nôtres de rapaces ont rabattu les ailes et la langue lèche le bitume.
C'est le dernier gros effort de la semaine, allez courage, Daniel est couché sur sa machine, sans doute à ruminer mes propos, "si ma mémoire est bonne, c'est presque fini", merde je ne me souvenais plus que c'était encore si long, la voiture il y a trois semaines ne se plaignait pas.
La revue d'effectif vaut son pesant de cacahouètes, Didier n'a pas le choix articulation du coude et nuque bloquées ne peut se coucher sur son vélo mais tu vois le bas du dos qui, travaille beaucoup à cet instant. Yves montre enfin des signes de grande lassitude, chez Olivier c'est simple quand rien ne va plus tout est en mouvement même le vélo qui a bien du mal à aller droit et JP admirable de volonté, très concentré ou alors le logiciel interne calcule la progression métrique par rapport à un développement précis, c'est mathématique ou alors politique "tout à gauche". Je me moque bien entendu, chacun progresse comme il peut mais tous sont de vaillants guerriers. Pour moi ça va mis il n'aurait pas fallu que cela dure plusieurs km car j'aurais rejoint les copains dans la souffrance.
Une belle descente sur une route médiocre avec une  vue lointaine sur le début du plateau de Canjuers, zone militaire pour les blindés et nous allons en finir avec cette boucle de plus de 20km et juste avant la Palud sur Verdon, Didier a encore des fourmis sous la voute plantaire alors que le profil de la route se dresse de nouveau, je le ramène à la raison mais il rouspète "le gamin".
Passé ce village, 2km de montée et enfin la descente pratiquement jusqu'à Moutiers Sainte Marie, seules deux ou trois petites bosses pas bien longues où sur l'une d'entre elles, Didier va encore essayer de nous "fumer" mais grâce à une coalition Olivier, Eric, enfin il reconnait (à moitié) sa défaite. Olivier ayant attaqué sèchement, Didier répondant avec retard le temps que clac, clac, clac les dents se mettent tout à droite et que le bas du corps fasse le travail (le haut est bloqué), il arrive dans une courbe et là plus de watt mais une phrase culte "le virage m'a tué", eh oui ce n'était pas l'attaque tranchante d'Olivier et mon contre meurtrier qui l'avait empêché de lever les bras une dernière fois, mais un simple virage.
De grâce Didier continue de jouer comme tu le fais, nous on rigole et toi cela te maintiens dans une forme étincelante.
Cette dernière tranche de rigolade routière et nous voilà de retour au camping.
Apéro au camping et retour à Moutiers pour passer la soirée au restaurant où enfin nous allons pouvoir nous lâcher .....après une semaine de diététique.
Les chiffres 110km 2470m de dénivelé, 5h15 de vélo et 21 ace moyenne. Sur la semaine cela nous fait 640km, 10650m de dénivelé et 27h40 de bonheur.

Pour ma part, beaucoup de découvertes, la confirmation que j'adore le concept de l'itinérance et la satisfaction qu'une nouvelle fois tout ce soit bien passé.
Un très grand merci à Jean Pierre Teillard et Béatrice pour l'intendance parfaite.
Merci à Daniel pour cette idée lumineuse du parcours.
Félicitations aux copains qui ont été exemplaires sur le vélo et à table.

Retour sur Paris, grisaille, grèves, pénurie d'essence...dis c'est quand qu'on repart??????

A bientôt.

Dernière modification par Biget Eric (12-06-2016 22:54:08)